Sortez le popcorn et écoutez cette baladodiffusion qui donne accès aux coulisses et aux anecdotes de tournage de grands films canadiens, grâce à des entrevues exclusives et des extraits cinématographiques. Qu’elles aient connu un succès retentissant auprès des cinéphiles ou des critiques, ces œuvres ont marqué l’histoire du cinéma au pays.
Animée par la chroniqueuse culturelle Catherine Beauchamp, cette série d’épisodes vous fera découvrir des histoires inédites et passionnantes à propos du septième art.
Les Boys
Un seul film dans le monde a réussi à battre la production américaine Titanic lors de sa sortie en salle, la première semaine. Les Boys ont fracassé tous les records canadiens : les gens se sont rués dans les salles de cinéma, particulièrement au Québec.
Impossible de ne pas rire de bon cœur en entendant les échanges loufoques et hilarants des personnages attachants de cette comédie majeure du cinéma canadien.
Paul Houde, Pierre Lebeau et Luc Guérin - qui se sont glissés dans la peau de Fern, Méo et Marcel - parlent avec enthousiasme de leur expérience, dans un des épisodes de la baladodiffusion.
«À la première journée de tournage, j’étais très anxieux. Je ne savais pas ce que je ferais avec le personnage, raconte Pierre Lebeau. Après le 3-2-1 action, j’ai toussé pour gagner un peu de temps. Ce geste a collé au personnage de Méo la clope! C’est la meilleure intuition que j’ai eue, je crois.»
Pressenti pour être la voix radiophonique de l’émission Bonsoir les champions (il y imite le défunt Marc Simoneau), qu’on entend au début du film, Paul Houde voulait tellement obtenir le rôle de Fern qu’il a fait croire au producteur Richard Goudreau qu’il avait déjà été gardien de but.
«J’ai commis un mensonge éhonté. [...] J’ai loué un équipement de gardien et je suis allé m'entraîner tous les jours pendant un mois et demi, en secret, à Terrebonne. C’était avant le camp d'entraînement de la production, au collège Notre-Dame. Quand je suis arrivé à ce camp, je savais comment m'habiller en gardien. Je suis allé dans le but. Des techniciens et des acteurs, postés à la ligne bleue, ont alors envoyé dix tirs frappés en ma direction; j'ai arrêté sept rondelles. C’était la chance du débutant! Et j’ai eu le rôle…»
Vraisemblablement, tous les acteurs ont adoré leur participation aux tournages de ce film, qui a été marquant dans leur vie.
«C’est une offre que je ne pouvais refuser, souligne Luc Guérin. J’étais entouré de personnes que j’admire. C’était vraiment super de se lancer dans cette aventure».
Ce long métrage réalisé par Louis Saia, paru en 1997, a été tellement populaire auprès des Québécois qu’il s’est transformé en une saga. En effet, quatre autres films et une série télé ont été produits par la suite. La mythique franchise a même été achetée par l’entreprise québécoise ComédiHa!, à l’automne 2020.
La trilogie de Ricardo Trogi
Bien des gens ont été charmés par la nostalgie de l’univers intimiste des films de Ricardo Trogi, 1981, 1987 et 1991.
Dans un autre épisode de la série Sortez le pop-corn, vous entendrez des histoires racontées par le réalisateur et scénariste québécois, tout comme les savoureux commentaires de son alter ego, l’acteur Jean-Carl Boucher, et de la comédienne Sandrine Bisson, qui incarne l’incomparable Claudette dans les films. Mentionnons que leurs personnages sont fortement inspirés de la jeunesse de Ricardo Trogi.
«J’avais 13 ans quand je me suis présenté à l’audition pour le rôle de Ricardo, explique Jean-Carl. J’étais un fan de son travail. Ses films étaient drôles, mais justes. Dans ses projets, le travail d’acteurs semblait l’fun, mais empreint de réalisme.»
«Au début, je ne pensais pas que c’était une comédie; je croyais que c’était un drame, lance pour sa part Sandrine. Finalement, je me suis rendu compte que le personnage de la mère était sympathique [dans le cadre d’une comédie].»
Questionnée par l’animatrice à propos du caractère bouillant du personnage de Claudette, grandement inspiré de sa vraie mère, Ricardo Trogi répond: «Maman fait partie d’une génération qui estime que la télé et le cinéma, c’est un accomplissement énorme. Juste voir son personnage à l’écran, c’était beaucoup...»
Par ailleurs, le réalisateur affirme dans cet entretien que les cinéphiles pourront éventuellement déguster un quatrième film de la légendaire série… qui sera titré 1994.
Les femmes marquantes de l’industrie
Dans cette baladodiffusion, vous pouvez également entendre trois femmes qui ont participé à la création de bijoux du cinéma canadien, à savoir Denise Robert, productrice chez Cinémaginaire, Louise Archambault, réalisatrice et scénariste, ainsi que Nathalie Brigitte Bustos, productrice chez Entourage.
Denise Robert est la reine du box-office québécois. Elle a produit le film canadien le plus lucratif de tous les temps, De père en flic, et a notamment séduit les membres de l’Académie des Oscars grâce à l’iconique film de Denys Arcand, Les invasions barbares, qui a obtenu le prix du meilleur film étranger, en 2004.
«Dans une fête tenue juste avant la cérémonie des Oscars, à Los Angeles, il y avait plein de grosses vedettes d’Hollywood. Denys et moi, deux Québécois, étions seuls au milieu d’une foule de gens qui se connaissaient. Je ne pouvais quand même pas aller demander à Tom Cruise comment allaient ses enfants! [...] Notre expérience au gala a été un collage de moments privilégiés, heureux, extraordinaires… Mais, tout ça a été très éphémère.»
Quant à Louise Archambault, aucun sujet ne lui fait peur. Elle a traité de la déficience intellectuelle dans le drame Gabrielle et de l’amour entre personnes âgées dans le film Il pleuvait des oiseaux.
«Le jour J de tout le tournage de la production Il pleuvait des oiseaux était la scène d’amour entre Gilbert Sicotte et Andrée Lachapelle. [...] Les acteurs ont laissé leur égo à l’extérieur de la cabane. Leur abandon était très beau. J’ai décrit toutes les actions de la scène, au fur et à mesure. [...] Cette scène était très émouvante. Le lendemain, des gens de la production sont toutefois venus m’annoncer qu’elle n’avait finalement pas été enregistrée sur la carte numérique présente dans la caméra!»
Avec plus de vingt ans d’expérience dans le milieu de la production, Nathalie Brigitte Bustos est pour sa part une personne clé dans l’industrie de la télévision et du cinéma québécois. Elle a notamment produit le puissant Polytechnique, réalisé par Denis Villeneuve, dans lequel jouent Karine Vanasse et Maxime Rémillard. Elle a aussi coproduit l’adaptation cinématographique de la bande dessinée de Michel Rabagliati, Paul à Québec.
«De l’écriture jusqu’à la livraison finale du film Polytechnique, la démarche a été très particulière. On a fait attention à mille détails. Tout le monde nous attendait avec une brique et un fanal. [...] Lors du tournage d’une scène très importante, les filles avaient des poches de sang pour imager les tirs du tueur sur leur corps. L’armurier, qui s’occupait de la production, avait remis une rose blanche à toutes les femmes sur le plateau, en sachant que ce serait une journée de travail très difficile...»
Ces trois piliers du cinéma canadien provoquent le rire, mais font aussi monter les larmes dans un épisode qui leur est consacré.
Tout cela et bien plus encore dans cette baladodiffusion produite par Pushup Média, en collaboration avec Téléfilm Canada et Cogeco Média.