Auto123 fait l’essai du Genesis GV80 2021.
La marque de luxe Genesis en est à ses balbutiements, elle qui a fait ses débuts en 2017 avec, principalement, des transfuges de Hyundai, soit la G80 et la G90, l’évolution naturelle de l’Equus. La berline G70 était nouvelle cependant, montrant elle aussi tout le sérieux de la marque.
Hyundai rêvait à ce moment depuis longtemps. À la fin de la décennie 2000, déjà, elle caressait l’idée d’une division consacrée au luxe. Elle avait d’ailleurs testé le marché avec des modèles un peu plus « huppés ». Rappelons la timide XG350 introduite en 2001. Cette voiture portait le nom de Grandeur XG en Corée, pour vous donner une idée. Est ensuite venue la précitée Equus qui avait fait ses débuts au Salon de l’auto de New York au printemps de 2010.
La berline Genesis, proposée chez Hyundai à compter de 2008, a aussi ouvert la voie, surtout à compter de 2015 lors de la refonte qui lui a vraiment donné ses lettres de noblesse. Avec elle, Genesis, la marque, entrait avec confiance dans le segment des véhicules de luxe deux ans plus tard.
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Les VUS
Chose inhabituelle, alors que les VUS représentent la majorité des ventes à travers l’industrie, Genesis s’est lancée dans l’arène avec trois berlines. On ne perdait rien pour attendre, toutefois, car le GV80 fait ses débuts cette année et le GV70, que l’on vient d’aller découvrir de façon statique, va faire ses débuts cet été. Et quantité d’autres modèles sont en préparation.
Genesis a solidement bossé en coulisse ces dernières années et on s’apprête à voir le fruit de tout ce travail aboutir sur les routes. Ironiquement, le plus gros du travail reste à faire. Pourquoi ? Lisez ce qui suit.
Quatre GV80
Le GV80 peut être servi de quatre façons et avec deux moteurs. Un 4-cylindres turbo de 2,5 litres anime les versions 2.5T Select et 2.5T Advanced alors qu’un V6 biturbo de 3,5 litres réveille les déclinaisons 3.5T Advanced et 3.5T Prestige. C’est cette dernière que nous avions à l’essai récemment.
Puissance ? 375 chevaux et 391 lb-pi de couple. Ce n’est pas de trop, bien franchement, car avec une masse de 2240 kg, le GV80 aurait besoin d’un programme Weight Watchers. J’ai eu l’occasion d’essayer le moteur 4-cylindres avec la G80 et franchement, avec 300 chevaux et 311 livres-pieds de couple, la différence n’est pas aussi importante qu’on pourrait le penser. Un collègue signant des textes pour un autre média me le confirmait, ce dernier ayant pris le volant d’un GV80 à moteur 4-cylindres.
Une question de goûts et de préférences, donc, mais aussi de prix ; ils sont de 64 500 $ et 70 000 $ avec le 4-cylindres, 80 000 $ et 85 000 $ avec le V6.
Fait intéressant, Genesis sert des tout inclus. Pas d’options, pas de mauvaises surprises. Et l’équipement est généreux partout ; certaines marques, allemandes, pour ne pas les nommer, auraient intérêt à prendre des notes.
Et concernant la version essayée, elle a beau tout offrir, la différence d’équipement n’est pas énorme avec l’autre équipée du même moteur. Vraiment, c’est à vous de voir si vous tenez absolument à ce qu’elle propose de plus, soit du cuir Nappa pour les sièges, un fini en microsuède au pavillon, un siège conducteur à 16 réglages et massages plutôt que 12 ajustements, un système plus sophistiqué pour l’alerte d’attention du conducteur (il fonctionne avec une caméra), ainsi que l’assistance de stationnement intelligent à distance.
Cette version vous permet aussi de profiter d’un différentiel électronique à glissement limité, du bloc d’instruments à affichage numérique et effet 3D, de sièges ventilés à la deuxième rangée, ainsi que d’écrans pare-soleil latéraux à commande électrique à l’arrière.
Le gros luxe, finalement.
L’expérience au volant
Genesis veut jouer la carte du luxe. D’accord. Elle doit en retour s’attendre à ce que nos attentes soient élevées, et pas seulement celles de retrouver un cocon bien présenté (c’est le cas), des matériaux riches (c’est le cas) et une liste complète d’équipements (le cas, aussi). Ça doit aussi se traduire sur la route. En fait, ça doit surtout se traduire sur la route.
Les premiers kilomètres parcourus ont été convaincants. La douceur de roulement est vraiment impressionnante. À vitesse d’autoroute, ça s’est cependant gâté, car le modèle dont je profitais vibrait comme un cabot nerveux. C’est peut-être une peccadille (un autre journaliste a peut-être croisé un nid d’autruche), mais le collègue auquel je faisais référence a vécu la même expérience avec la version à moteur 4-cylindres.
Une fois, on n’en fait pas trop de cas. Deux fois ? On pose des questions. Malheureusement, au moment d’écrire ces lignes, on ne m’est toujours pas revenu avec une réponse là-dessus.
Vous souhaitez faire l’achat d’un GV80 ? Allez l’essayer sur l’autoroute et gardez la chose en tête. Encore une fois, c’est probablement mineur, mais il est de mon devoir de le rapporter. Notez qu’avec les G70, G80 et G90, je n’ai jamais vécu ce genre de problème.
Le travail qui reste à faire…
Je mentionnais plus tôt que pour Genesis, le plus gros du travail restait à faire. Je m’explique. La compagnie a accouché de produits qu’on peut qualifier de convaincants. D’autres tout aussi intéressants, on le présume, sont en route. On pourrait croire que le gros du travail est fait et que l’entreprise n’a qu’à surfer sur la popularité que peuvent connaître ses produits.
C’est plutôt l’inverse, en fait. La façon dont la compagnie va gérer les choses au cours des prochaines années, la manière dont elle va faire la promotion de ses produits et organiser leur distribution et leur suivi, ainsi que la façon dont ses derniers vont réussir à s’imposer sur le marché pour offrir une bonne valeur de revente, tout est là.
Deux ou trois années après la vente à 70 000 $ de certaines Equus de Hyundai, on pouvait dénicher des modèles à 25 000 $ ou 30 000 $ (les prix de vente, pas ceux annoncés). Ça tue un modèle. Genesis doit éviter ce genre de situation. Si elle le fait, elle va prospérer rapidement. Sinon, la patience sera essentielle.
Conclusion
Concernant le GV80, je ne serais pas inquiet à me procurer ce véhicule. J’opterais cependant pour une location, question de voir comment ce dernier va se débrouiller au cours des prochaines années. La G80 vient d’être rappelée pour un problème de court-circuit à la hauteur des freins et il y a cette vibration qui m’a laissé perplexe.
Quant à la mécanique, les deux sont intéressantes. J’aurais un penchant pour le V6, car un 4-cylindres pour mouvoir une bête aussi lourde, c’est moins mon truc, même si la puissance est au rendez-vous. À vous de voir.
Pour le reste, vous pouvez aller de l’avant, mais avec prudence.
On aime
Rapport prix-équipement
L’effet nouveauté, la différence
Des mécaniques éveillées
On aime moins
La vibration ressentie sur l’autoroute
L’incertitude sur la valeur à long terme
Le système multimédia est perfectible (navigation des menus parfois complexe)
La concurrence principale
Acura MDX
Audi Q7
BMW X5
Buick Enclave
Cadillac XT6
Infiniti QX60
Jaguar F-Pace
Lexus RX
Lincoln Aviator
Mercedes-Benz GLE
Porsche Cayenne
Volvo XC90