NASCAR a dévoilé cette semaine un prototype de voitures de course électrique.
Bill France père, le fondateur de la série NASCAR (National Association for Stock Car Auto Racing), risque de se retourner dans sa tombe. L’organisme qu’il a contribué à former en 1947 (première saison en 1948) vient de présenter un prototype de voitures de course électriques.
Les temps changent.
Et c’est en lien avec un engagement de la NASCAR. En 2022, l’organisme annonçait une série d’objectifs en rapport avec le développement durable. Une année plus tard, le programme NASCAR Impact se donnait un premier objectif intermédiaire de faire en sorte que l’électricité à l’intérieur des bureaux appartenant à l’organisation et sur tous les circuits soit 100 % renouvelable. Son objectif ultime en est un de « zéro émission » opérationnelle nette d’ici l’année 2035.
Et cette semaine, voilà que la série dévoile un prototype tout électrique basé sur la génération actuelle de modèles qui roulent dans la division principale (Cup). La carrosserie de l’étude est fabriquée à partir de matériaux composites à base de lin. La création du composite organique produit 85 % moins d’émissions de carbone que son homologue synthétique.
La série a déclaré avoir travaillé sur le design avec les constructeurs actuels qui fournissent les équipes, soit Chevrolet, Ford et Toyota.
Le prototype électrique pèserait 4000 livres, soit environ 500 de plus qu’une voiture régulière à essence.
Le groupe suédois ABB, qui est déjà le principal commanditaire de la Formule E et qui est aussi partenaire de NASCAR pour les projets d’infrastructure d’énergie propre, a participé à la conception du groupe motopropulseur. Ce dernier profite d’une batterie de 78 kWh refroidie par liquide et d’une architecture de 756 volts. La batterie est placée sur le côté droit du plancher pour créer une dynamique de conduite similaire à celle de la voiture à essence (qui tourne en rond, toujours vers la gauche, sur la majorité des circuits).
La batterie alimente trois moteurs ; un à l’avant et deux à l’arrière. Chacun produit une puissance de pointe de 333,3 kW, soit environ 447 chevaux chacun, 1341 au total. Le V8 de 5,9 litres qui est actuellement utilisé dans la grande série peut proposer jusqu’à 900 chevaux, mais il est limité à 670.
Le reste des éléments mécaniques provient des voitures de la grande série, notamment la direction à crémaillère, la suspension à double triangulation et les jantes de 18 pouces. Les freins sont les mêmes, mais ils ajoutent une fonction de régénération. La NASCAR estime que le freinage régénérateur permet à la voiture d’être utilisée sur les circuits routiers et les pistes ovales courtes.
Le pilote d’essai David Ragan, qui a déjà été un régulier de la grande série a déclaré qu’il pouvait faire environ 50 tours sur le circuit de Martinsville Speedway avec une batterie complètement chargée. Pour vous donner une idée, on parle d’une piste pratiquement plane d’une distance totale d’un demi-mile. Cela signifie donc une autonomie de 25 miles, soit quelque 40 km.
Les courses ne seraient pas trop longues avec ces voitures.
Disons que si une série électrique voit le jour à un moment donné, des progrès devront être faits en matière d’autonomie. La série travaille assurément sur la chose.
Contenu original de auto123.